mardi 29 septembre 2009

Ordinaire 26 (B)

1ère lecture : Nb 11,25-29

2è lecture : Jc 5,1-6

Évangile : Mc 9,38-43.45.47-48

Dimanche passé, on était invité à accueillir le petit, le faible, le pauvre, l’enfant, et à se faire serviteur de tous. Aujourd’hui, nous sommes invités à ne pas exclure celui qui vit l’évangile et qui ne fait pas partie de notre groupe, de notre Église. Plus question de réserver Dieu à quelques-uns, à des élus, à des élites. Plus question de fixer Dieu à une religion, à un groupe, à un sacerdoce, à une Église. Plus question d’amasser de l’argent pendant que des pauvres sont dans la misère. Dès qu’on vient à l’évangile, dès qu’on devient disciple du Christ, l’Esprit crée du neuf, de la nouveauté, et rien ni personne ne peut l’en empêcher.

1. Suivre le Christ : Si on lit bien l’évangile de ce dimanche, on voit très bien qu’il n’y a pas qu’une seule voie, qu’un seul chemin, pour suivre le Christ. Évidemment, après la mort de Jésus, des groupes de disciples se sont formés, pour poursuivre l’enseignement du Christ, mais ces groupes, ces communautés chrétiennes des commencements n’étaient pas uniformes. Il y avait déjà de la diversité. Ce qui a créé des tensions, sans doute, puisqu’on s’imagine souvent que le groupe auquel on appartient possède la vérité et qu’en dehors de lui, il n’y a point de salut. N’est-ce pas l’attitude de Jean, l’un des Douze, dans l’évangile d’aujourd’hui? « Maître, nous avons vu quelqu’un chasser des esprits mauvais en ton nom; nous avons voulu l’en empêcher, car il n’est pas de ceux qui nous suivent » (Mc 9,38). N’est-ce pas aussi l’attitude de notre Église qui a cru et qui croit encore être la seule véritable Église du Christ de Pâques? Et pourtant, la réponse du Christ de l’évangile de Marc est claire : « Ne l’empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi; celui qui n’est pas contre nous est pour nous » (Mc 9,39-40).

Dans le fond, la problématique soulevée par l’évangéliste Marc est la même aujourd’hui. La mission qui est confiée aux disciples consiste à suivre le Christ en servant les autres. Malheureusement, elle est vite devenue, pour l’Église primitive, de servir les disciples au lieu de servir le Christ. De sorte que, Jean, l’un des Douze, confond suivre Jésus et nous suivre (v. 38), comme si les autres devaient nous suivre au lieu de suivre le Christ. À écouter certains dirigeants de notre Église, la problématique persiste, car ils se croient propriétaires du Christ ressuscité et la mission ne consiste plus à suivre le Christ de l’évangile en servant les autres, mais bien à suivre les règles et les dogmes en servant l’Église.

L’exégète français Jean Debruynne écrit : « Immédiatement, le groupe des Apôtres, par la bouche de Jean, réclame la propriété exclusive de Jésus. Ils veulent l’exclusivité des droits d’auteur sur les faits et gestes de Jésus. Ils prétendent être les seuls à pouvoir donner le label. Jésus, au contraire, leur annonce la dépossession. Vouloir prétendre enfermer l’évangile, c’est vouloir l’empêcher d’être l’évangile. L’Esprit de Dieu est libre. Personne ne pourra jamais l’obliger à suivre la voie hiérarchique. Le souci des Apôtres est d’exclure. Celui de Jésus est d’appeler et d’ouvrir ».

2. Accueillir l’autre : Suivre le Christ c’est donc accueillir l’autre, le différent de nous, l’étrange, l’étranger, qui sait reconnaître le Christ vivant à travers ses envoyés. Celui-là doit être accueilli et respecté même s’il n’a pas grand-chose à offrir : « Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense » (Mc 9,41). Son geste a valeur d’éternité. Dans notre monde, combien d’hommes et de femmes travaillent simplement à rendre le monde plus juste et plus fraternel, et même s’ils ne sont pas pratiquants de notre Église, ils tiennent à manifester leur attachement aux valeurs évangéliques. Ceux-là sont disciples du Christ à part entière.

3. Ne pas scandaliser l’autre : Selon la Bible, le scandale n’est pas un mauvais exemple, ni un fait révoltant. Étymologiquement, skandalon veut dire : un piège, un obstacle qu’on met sur la route de quelqu’un pour le faire tomber. Dans le Lévitique, par exemple, on interdit de mettre une pierre sur les pas d’un aveugle (Lv 19,14). Ici, dans l’évangile de Marc, le scandale est un obstacle qu’on met sur la route des petits qui croient au Christ, mais qui ne sont pas de notre groupe, de notre Église, donc, des étrangers, les autres. Les responsables de ces scandales sont jugés sévèrement : « Celui qui entraînera la chute d’un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer » (Mc 9,42).

Et là, Marc défilent les diverses parties du corps : la main, le pied et l’œil :

1) La main : Symbole du travail…La main devient scandale pour l’autre, lorsqu’on l’exploite et que l’on s’enrichit à ses dépens. En 2è lecture aujourd’hui, saint Jacques écrit : « Des travailleurs ont moissonné vos terres, et vous ne les avez pas payés; leur salaire crie vengeance, et les revendications des moissonneurs sont arrivées aux oreilles du Seigneur de l’univers » (Jc 5,4).

2) Le pied : Symbole de la marche, du déplacement…Le pied devient scandale lorsqu’il court après le mal et l’injustice. Encore une fois, saint Jacques nous dit : « Vous avez recherché sur terre le plaisir et le luxe, et vous avez fait bombance pendant qu’on massacrait des gens. Vous avez condamné le juste et vous l’avez tué, sans qu’il vous résiste » (Jc 5,5-6).

3) L’œil : Symbole de communication…L’œil devient scandale lorsqu’on refuse de communiquer avec ceux qui sont différents de nous et qui ne font pas partie de notre groupe, de notre Église. On doit les regarder avec tendresse, amour et compassion.

Mais attention! Le feu de la géhenne n’est pas l’enfer tel qu’on le décrit dans une certaine tradition chrétienne; c’est une vallée au sud de Jérusalem où étaient brûlés les immondices de la ville, c’est-à-dire ce qui ne servait à rien. Donc, le message de Marc est de dire que ce que nous faisons avec ce que nous sommes doit nécessairement servir à quelque chose, plutôt que d’être jeté, faute d’utilité.

En terminant, en 1ère lecture aujourd’hui, nous avons un très beau texte qui confirme la position du Christ de l’évangile de Marc et qui veut nous montrer la grande liberté de Dieu qui donne son Esprit à qui sait l’accueillir vraiment. L’histoire raconte que Moïse est découragé de porter seul le peuple de Dieu et qu’il souhaite partager sa mission avec d’autres. Il rassemble donc 70 anciens dans la tente de la Rencontre pour célébrer l’événement. L’auteur du livre des Nombres écrit : « Le Seigneur descendit dans la nuée pour s’entretenir avec Moïse. Il prit une part de l’esprit qui reposait sur celui-ci, et le mit sur les soixante-dix anciens du peuple. Dès que l’esprit reposa sur eux, ils se mirent à prophétiser, mais cela ne dura pas » (Nb 11,25). Et pourtant, 2 hommes qui ne s’étaient pas présentés à la célébration, Eldad et Médad, ont, eux aussi reçu l’esprit et ils prophétisèrent comme Moïse. Josué est choqué et dit à Moïse : « Moïse, mon maître, arrête-les! » (Nb 11,28). Mais la réponse de Moïse est extraordinaire : « Serais-tu jaloux pour moi? Ah! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux, pour faire de tout son peuple un peuple de prophètes! » (Nb 11,29)

Encore aujourd’hui, dans notre Église, si on pouvait avoir la même réponse que Moïse, sans se faire taxer de relativisme religieux…Peut-être que notre Église ne s’en porterait que mieux! Je vous laisse avec ce beau billet de Hyacinthe Vulliez : « Exclusivité, sectarisme! Les amis de Jésus ne tolèrent pas que cet individu fasse autant et aussi bien qu’eux. Lui? Il n’est pas des leurs. Rejet, refoulement…Les disciples ne se considèrent pas seulement propriétaires exclusifs du pouvoir divin mais même du savoir sur Jésus. Eux, gardiens sûrs, interprètes infaillibles du message de Jésus, à l’exclusion de tous les autres. Pourtant, et l’action de l’Esprit, et le pouvoir de chasser les démons, s’étendent bien au-delà des frontières visibles de l’Église, au-delà des centaines de millions de chrétiens de toutes confessions. Musulmans, juifs, hindous, tous ceux qui, croyants ou non, luttent pour la justice, la paix, la solidarité, chassent, eux aussi, les démons de la violence, de la haine, de l’oppression, des divisions raciales, des brisures sociales et des fractures idéologiques. Alors, vous direz peut-être : puisqu’ils agissent ainsi, ils sont des nôtres, chrétiens du seuil, chrétiens sans le savoir. C’est là indûment les récupérer, dans l’irrespect de l’Esprit et de l’homme. Autre manière de pratiquer l’exclusivité…Le souffle de l’Esprit? Oui vraiment, il est surprenant. Où il veut ».

Bonne réflexion!

Bonne Homélie!

Raymond Gravel ptre

Diocèse de Joliette

samedi 19 septembre 2009

ORDINAIRE 25 (B)

Réf. Bibliques : Évangile : Mc 9,30-37

Nous commençons aujourd’hui une série de 6 dimanches, dans l’évangile de Marc, ayant pour thème : Suivre le Christ, c’est prendre le chemin du petit, du pauvre, du serviteur. En ce dimanche, pour illustrer ce qu’il veut dire, l’évangéliste Marc utilise l’image d’un enfant, qui n’avait à l’époque aucun droit. L’enfant était le dernier dans l’ordre social. Mais quelle Parole de Dieu peut naître aujourd’hui? Quels messages peut-on retenir de l’évangile qui nous est proposé?

1. Un chemin de croix : Pour la 2è fois, dans l’évangile de Marc, le Christ nous rappelle que le chemin de croix fait partie de son itinéraire…Pourquoi? Tout simplement parce que être chrétiens, disciples du Christ, c’est emprunter un chemin qui bouscule nécessairement les grands, les bien pensants, c’est-à-dire ceux qui croient détenir la vérité sur Dieu et sur le monde, et qui ont la certitude d’être dans la vérité…Mais qui sont-ils ceux-là? On les retrouve un peu partout dans l’Église et dans la société :

1) Dans l’Église : Ce sont souvent des croyants, des spécialistes de la religion, qui savent eux ce que Dieu veut et ce qu’il ne veut pas. Ils sont souvent dogmatiques, ils imposent des règles et se donnent du pouvoir sur les autres, au nom de Dieu. Saint Marc, dans son évangile, y fait mention : « Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demandait : De quoi discutiez-vous en chemin? » (Mc 9,33). Marc, en peu de mots, décrit très bien la réalité de son temps. À la question du Christ, les disciples gardent le silence; un silence complice, lourd, coupable, un silence qui en dit long sur leur incompréhension de la mission chrétienne : « Ils se taisaient, car, sur la route, il avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand » (Mc 9,34). Encore aujourd’hui, dans notre Église, certains disciples, se croyant supérieurs aux autres, oublient le sens de leur mission. À ceux-là, la question du Christ de l’évangile est toujours pertinente : De quoi discutiez-vous en chemin? De pouvoir? D’autorité? De dogmes? De règlements? Ou bien de service? De miséricorde? De pardon? La réponse nous appartient…

2) Dans la société : Mais il y a aussi certains incroyants qui agissent de la même façon que les premiers. Ils se croient, eux aussi, détenteurs de la vérité. Ils fondent leur incroyance et définissent leur athéisme, à partir des frustrations de la religion de leur enfance. Ils crient haut et fort leur certitude de l’inexistence de Dieu et ils sont convaincus que la foi n’appartient qu’aux naïfs et qu’à ceux qui ont peur de l’enfer ou tout simplement de la mort. Dans un livre qui vient de paraître aux édition VLB, sous la direction de Daniel Baril et Normand Baillargeon, 14 témoignages d’autant de personnes, qui crachent littéralement sur tout ce qui est religieux et qui le font avec mépris, condescendance et arrogance. Un prêtre de mon diocèse, Pierre-Gervais Majeau, qui a lu un de ces témoignages, celui de Louise Gendron, m’a écrit : « Le texte de Louise Gendron nous rappelle un tas d’ambiguïtés non assumées : les bondieuseries, les grandeurs et misères des systèmes religieux, les frustrations non assumées du catholicisme québécois d’hier et d’aujourd’hui. Ce qui me désarme en lisant ce texte, c’est l’extrême vulnérabilité de l’athée qui se fait athée d’une religion lâchée comme un vêtement d’enfant devenu trop serré. À quand un athéisme vraiment mûri par la réflexion scientifique et la critique éclairée? »

À un professeur universitaire, un exégète, André Myre, à qui je demandais comment peut-on parler de Dieu aujourd’hui? Il m’a écrit : « On ne devrait pas parler de Dieu, parce que nous parlons à l’aide de mots et de concepts, et qu’il n’en existe aucun pour dire ce qui n’est pas un être, mais le fondement du fait qu’il y a des êtres. Dieu n’est pas en haut de la pyramide des êtres, mais en dessous, en creux, ailleurs, au-delà, en deçà. Je le répète, Dieu n’est pas un être. C’est tout ce qu’on peut dire, ça se dit par la négative, impossible de retourner ça en positif, les mots flanchent. Mon image, c’est déjà mieux que les purs concepts : une spirale, qui fuit à toute vitesse en direction de l’ouverture et qui, par sa pointe, depuis l’éternité, laisse échapper une infinité d’infinité de cosmos (le nôtre n’en est qu’un…), cherchant à manifester à jamais le fruit de sa réponse à la question qui le hante : quel est le sens de l’existence? Nul ne l’atteindra jamais, parce qu’il a une éternité d’avance dans son parcours, mais nous serons à jamais éblouis par la richesse inouïe de sa réponse : l’être a du sens, la réalité est intelligente et le ciment de l’existence est l’amour. De notre côté des choses, qui est celui d’êtres produits par la pointe de la spirale, ce qui nous unit d’abord, c’est l’intelligence et l’amour qui disent le sens des choses. Ce qui nous unit ensuite, c’est le fait qu’en cherchant à penser Dieu, il n’y a pas de différence entre l’athée et le croyant, personne ne sachant de quoi il parle. Dire qu’il existe ou n’existe pas n’a pas de sens, car comment dire qu’existe ou n’existe pas la réalité censée expliquer l’existence des choses. De fait, en parlant d’athée et de croyant, nous ne parlons pas de Dieu mais portons un jugement de valeur sur la religion, ce qui est une tout autre question. Il y a donc des insensés aux deux extrêmes du spectre, soit ceux qui sont sûrs que Dieu existe et ceux qui sont sûrs qu’il n’existe pas. Entre les deux, il y a ceux qui ne sont sûrs de rien, et c’est la grande majorité des humains ». Une chose est certaine : Le croyant sûr de l’existence de Dieu est aussi dangereux que l’athée sûr de son inexistence. La certitude crée l’intégrisme et l’intégrisme privilégie le fanatisme.

2. Un enfant : Dans le monde antique, l’enfant est considéré comme une bénédiction pour la famille, en tant qu’il sera l’adulte de demain. Mais attention! L’enfance n’est pas considérée pour elle-même. Au contraire, les enfants n’ont aucun droit; ils sont à la merci des grands. Saint Paul l’exprime bien dans sa 1ère lettre aux Corinthiens où il dit : « Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Devenu homme, j’ai mis fin à ce qui était propre à l’enfant » (1 Co 13,11). L’attitude du Christ de l’évangile de Marc apparaît donc comme radicalement neuve. Elle s’exprime en 2 scènes parallèles qui se renforcent l’une l’autre : « Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa et leur dit : Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille ne m’accueille pas moi, mais Celui qui m’a envoyé » (Mc 9,36-37). Et : « Des gens lui amenaient des enfants pour qu’il les touche, mais les disciples les rabrouèrent. En voyant cela, Jésus s’indigna et leur dit : Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le Royaume de Dieu est à ceux qui sont comme eux. En vérité je vous le déclare, qui n’accueille pas le Royaume de Dieu comme un enfant n’y entrera pas » (Mc 10,13-15).

Ce qui veut dire que le Christ de l’évangile voit dans l’enfant le faible par excellence, celui qui est sans défense, qui n’a aucun pouvoir, ni aucune autorité, et, en même temps, qui est disponible et ouvert sur l’avenir. Donc, accueillir l’enfant, lui ressembler, s’identifier à lui, ce n’est pas imposer ses vues aux autres; c’est tout le contraire : c’est accepter une remise en question radicale, renoncer à soi-même pour devenir disciples du Christ. C’est assumer notre condition humaine jusqu’au bout. C’est prendre le même chemin que lui, celui de l’amour, du pardon, de don de soi, de service des autres. Évidemment, sur ce chemin, nous rencontrons nécessairement la croix, car on y rencontre aussi ceux qui ont la certitude que le chemin leur appartient. Par ailleurs, la croix est un échec…Alors pourquoi cet échec? Voici la réponse du théologien français Michel Hubaut : « Et si l’échec était une invitation pour l’homme à se dépasser pour devenir vraiment lui-même? Et si l’échec devait être intégré dans toute pédagogie de croissance? Et si l’échec nous obligeait à ne plus tricher, à jeter nos masques sociaux…qui est le plus grand? Et à vivre en vérité avec notre radicale pauvreté comme cet enfant que Jésus embrasse? Et si l’échec invitait l’homme à choisir entre la folle ambition de se réaliser seul et la grandeur de se laisser aimer, achever par le Dieu de Jésus Christ? Un Dieu qui a eu l’étrange idée de réussir son grandiose dessein en passant par l’échec d’une croix! Certainement pas pour sacraliser l’échec. Probablement pour lui donner une signification! »

En terminant, je veux simplement vous partager cette belle réflexion de l’exégète français Jean Debruynne : « Dans l’évangile, les disciples sont tous là à discuter pour savoir qui sera le plus grand, le plus fort, et Jésus leur donne en leçon un petit enfant. Dieu ne se retrouve pas chez ceux qui veulent être les plus grands; c’est dans ce petit enfant qu’il se reconnaît. Et en même temps, quelle merveilleuse fenêtre ouverte sur la résurrection! Il parle de sa mort et nous montre un enfant. C’est que la mort de Jésus sera une naissance. Et si ce petit enfant c’était chacun de vous? »

Bonne réflexion! Raymond Gravel ptre

Bonne Homélie! Diocèse de Joliette.

vendredi 11 septembre 2009

ORDINAIRE 24 (B)

2è lecture : Jc 2,14-18

Évangile : Mc 8,27-35

La question posée par le Jésus de l’évangile de Marc et reprise par la suite par les évangélistes Matthieu et Luc, cette question donc est primordiale encore aujourd’hui, si on veut se définir comme croyant, comme chrétien, comme disciple du Christ. Qui est Jésus pour nous aujourd’hui? Il y a bien sûr les non-croyants qui savent que Jésus de Nazareth a existé. Pour eux, il a été un homme exceptionnel qui a révolutionné la société et la religion de son temps, mais sans plus. Pour d’autres croyants qui ne sont pas chrétiens, Jésus a été un prophète comme Mahomet, Bouddha, Moïse, Élie et plusieurs autres…Mais pour nous chrétiens, qui est-il au juste? À la lumière de l’évangile de Marc, on peut tracer à grands traits le personnage de Jésus de Nazareth, devenu Christ et Seigneur à Pâques. Mais pour nous aujourd’hui, quels visages lui donnons-nous dans nos vies de foi et dans notre Église? Que disons-nous de lui?

1. Jésus, un homme : On ne le dira jamais assez…Jésus de Nazareth a été un homme comme nous, un vrai homme, qui a vécu à une époque précise, dans un milieu précis. Comme homme, il s’est sans doute démarqué des autres hommes, puisqu’on en parle depuis 2,000 ans. Mais il n’en reste pas moins qu’il a assumé son humanité jusqu’au bout, jusqu’à la mort sur une croix. Tous les évangiles qui sont des récits de foi, c’est-à-dire des récits construits après Pâques, dans la foi des premiers chrétiens, qui nous parlent d’un Jésus déjà transformé par la Résurrection, tous ces récits font pourtant allusion à son humanité. Dans l’évangile de Marc que nous avons aujourd’hui, on peut lire : « Et pour la première fois il leur enseigna qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite » (Mc 8,31).

Mais attention! Il n’y a pas que les Docètes qui refusent l’humanité du Christ. Si Marc, par trois fois, fait dire à Jésus qu’il doit être rejeté des siens, qu’il doit souffrir et mourir, c’est parce que même chez les disciples, certains refusaient l’humanité de celui qui est devenu Christ et Seigneur à Pâques : « Jésus disait cela ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches » (Mc 8,32). Dans le fond, on a tellement de difficultés à vivre notre humanité dans toute sa fragilité, qu’en déshumanisant le Christ, on voudrait se déshumaniser soi-même, pour ne pas vivre le rejet, la souffrance et la mort. Mais ça ne marche pas comme ça : « Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : Passe derrière moi, Satan! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes » (Mc 8,33). Pierre représente ici tous les disciples du Christ de la communauté de Marc…

2. Jésus, un Messie, un Christ : Après la mort de Jésus sur la croix du Vendredi Saint, des hommes et des femmes qui l’avaient suivi ont pris conscience, peu à peu, que cet homme, ce prophète, ce révolutionnaire, était toujours vivant. Ils l’ont rencontré sur la route et ils l’ont reconnu. Pour eux, Jésus était non seulement le souvenir de l’ami qu’ils avaient côtoyé et aimé, mais il était devenu le Messie, le Christ, le Seigneur, présent et agissant à travers eux. Désormais, Jésus était devenu pour certains, quelqu’un d’autre : « Ils répondirent : Jean Baptiste; pour d’autres, Élie; pour d’autres, un des prophètes » (Mc 8,28). Mais pour les proches, il était plus que ça : « Il les interrogeait de nouveau : Et vous, que dites-vous? Pour vous, qui suis-je? Pierre prend la parole et répond : Tu es le Messie (Christ) » (Mc 8,29).

Par ailleurs, le Messie que Pierre croyait reconnaître n’était que le Messie des hommes, le chef dont on attendait la libération d’Israël de l’oppression romaine. Le théologien français Gérard Bessière écrit : « Jésus ne voulait ni le pouvoir ni le prestige. Il s’adressait au cœur et à la liberté des hommes, il proposait l’amour et le pardon. Il savait que les puissants ne le supportaient plus et cherchaient à le supprimer. Il était le Messie pauvre et persécuté, celui qui affrontait la mort vers toutes les résurrections. Ceux qui veulent conduire l’humanité vers le haut gravissent tous, quelque jour, un chemin de croix ». Et c’est pourquoi, si on veut devenir ses disciples, nous n’avons d’autre choix que d’assumer notre propre humanité comme lui a assumé la sienne : « Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix, et qu’il me suive » (Mc 8,34).

3. Jésus, nous : Aujourd’hui encore, croire en Jésus : homme, prophète, Fils de Dieu, Sauveur, Messie, Christ et Seigneur, c’est d’abord croire en nous, en notre humanité déjà transformée par lui, parce qu’habitée par son Esprit. À la fin de l’évangile d’aujourd’hui, Marc écrit : « Car celui qui veut sauver sa vie la perdra; mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour l’Évangile la sauvera » (Mc 8,35). Ce qui veut dire que c’est en vivant notre humanité jusqu’au bout, en adoptant ses valeurs à lui, en le laissant agir à travers nous, que nous pouvons espérer le rendre vivant dans notre Église. Ce n’est pas tout de dire que nous avons la foi; il faut que ça paraisse, et pour se faire, il faut passer de la parole à l’action. En 2è lecture aujourd’hui, saint Jacques le dit explicitement : « Ainsi donc, celui qui n’agit pas, sa foi est bel et bien morte, et on peut lui dire : Tu prétends avoir la foi, moi, je la mets en pratique. Montre-moi donc ta foi qui n’agit pas; moi, c’est par mes actes que je te montrerai ma foi » (Jc 2,17-18).

Si c’est à travers nous que Christ peut parler et agir aujourd’hui, ça veut dire que sa présence ne peut être enfermée dans un dogme, une règle, une Église ou un temple. Sa présence est toujours nouvelle; elle ne peut être figée dans une définition. L’exégète français Jean Debruynne écrit : « Jésus est en route. Jésus est en marche et c’est en chemin que Jésus pose la question de son identité : Qui suis-je? L’identité de Jésus n’est donc pas une définition, un extrait de naissance ou une carte de séjour. L’identité de Jésus est un chemin. C’est une révélation et justement pour les gens les réponses rapportées par les disciples à la question de Jésus sont des réponses enfermantes : Jésus est identifié à des modèles connus : Jean-Baptiste, Élie ou un autre prophète…Pour Pierre, Jésus est le Messie, mais que veut dire le mot Messie? »

C’est à nous d’y répondre, mais notre réponse dira la qualité de notre foi et l’espérance qui nous habite…

Bonne réflexion!

Bonne Homélie!

Raymond Gravel ptre

Diocèse de Joliette

dimanche 6 septembre 2009

ORDINAIRE 23 (B)

Ordinaire 23 (B) : 6 septembre 2009

1ère lecture : Is 35,4-7a

2è lecture : Jc 2,1-5

Évangile : Mc 7,31-37

« Alors s’ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds » (Is 35,5), nous annonce le prophète Isaïe en 1ère lecture; « Tout ce qu’il fait est admirable : il fait entendre les sourds et parler les muets » (Mc 7,37), disent les témoins de l’agir du Christ dans l’évangile de Marc. Les deux textes se répondent-ils? Le Jésus de Marc réalise-t-il la prophétie d’Isaïe? S’agit-il d’une guérison physique d’un sourd-muet? Faire une lecture littérale de l’évangile serait, à mon avis, réducteur du message théologique véhiculé par saint Marc. Quel est-il ce message?

Un commentateur des 3 lectures d’aujourd’hui, l’exégète belge Michel Maindon, emprunte la devise de la République française pour en résumer leur contenu : Liberté, Égalité, Fraternité.

1. Liberté : Le chapitre 35 du prophète Isaïe est l’œuvre d’une école de prophètes qui, vers 539 avant notre ère, annonçaient la proche libération des Juifs exilés à Babylone. Le peuple s’affole et panique devant la situation catastrophique qu’il trouve. Isaïe leur dit : « Dites aux gens qui s’affolent : Prenez courage, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver » (Is 35,4). Mais attention! Le mot vengeance n’a pas ici le même sens qu’on lui donne aujourd’hui : il désigne tout simplement le rétablissement du droit lésé par l’agression perpétué contre le peuple et non pas la punition de l’agresseur.

Par ailleurs, les Israélites ne croyaient plus à leur libération. Ils étaient aveugles aux signes des temps, sourds aux promesses des prophètes, mais Isaïe persiste et signe : « Alors s’ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds » (Is 35,5). Paralysés, voici qu’ils bondiront. Plongés dans le mutisme du désespoir, voici qu’ils ne cesseront plus de crier leur joie : « Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie » (Is 35,6a). Le prophète Isaïe annonce un nouvel Exode : « L’eau jaillira dans le désert, des torrents dans les terres arides » (Is 35,6b). C’est aussi une nouvelle création : « Le pays torride se changera en lac; la terre de la soif, en eaux jaillissantes » (Is 35,7).

C’est vraiment de Liberté dont nous parle le prophète. Le peuple en exil est handicapé comme peuvent l’être un aveugle, un sourd, un muet, un boiteux. Redevenu libre, il vivra un nouvel Exode, une création nouvelle. Comme on peut le constater, ce poème d’Isaïe ne se lit pas de façon littérale, au sens propre, mais bien au sens figuré et symbolique.

2. Égalité : Dimanche dernier, saint Jacques évoquait l’aide apportée aux plus démunis (orphelins et veuves) comme le critère de la vraie religion. Aujourd’hui, il ne mâche pas ses mots pour rappeler aux chrétiens de son époque que, dans la foi au Christ Jésus, toute personne est digne d’un égal respect et d’une égale dignité, quelle que soit sa situation sociale. L’exemple qu’il donne n’est sûrement pas imaginaire, puisqu’il se produit encore de nos jours. Des riches, des gens importants, il s’en trouve dans l’Église de Jacques et dans la nôtre aussi. Comment réagissons-nous? Saint Jacques nous dit : « Vous vous tournez vers l’homme qui porte des vêtements rutilants et vous lui dites : Prends ce siège, et installe-toi bien; et vous dites au pauvre : Toi, reste là debout, ou bien : Assieds-toi par terre à mes pieds » (Jc 2,3).

Une chose est certaine : Jacques interpelle les judéo-chrétiens de son temps à une meilleure relation avec les pauvres. 3 messages se dégagent de ses propos :

1) Pas de discriminations : « Agir ainsi, n’est-ce pas faire des différences entre vous, et juger selon des valeurs fausses? » (Jc 2,4)

2) Dieu s’identifie aux pauvres : « Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde? Il les a faits riches de la foi, il les a faits héritiers du Royaume qu’il a promis à ceux qui l’auront aimé » (Jc 2,5). Ce qui veut dire que Jacques connaissait la Béatitude des pauvres (Mt 5,3 et Lc 6,20) et le Jugement dernier des nations dans leur relation aux pauvres (Mt 25).

3) Interpellation de l’Église : Si l’Église du 1er siècle comme celle du 21è siècle n’est pas le lieu où peut se vivre cette valeur évangélique de l’Égalité entre riches et pauvres, où la vivra-t-on? À ce sujet, voici une belle réflexion du 4è siècle sur le pauvre, écrite par saint Jean Chrysostome : « N’estimons pas suffisant pour l’accomplissement de notre salut, de présenter à la table sacrée un vase d’or enrichi de pierreries, après avoir dépouillé les veuves et les orphelins…Voulez-vous rendre honneur au corps du Sauveur? Ne le dédaignez pas lorsque vous le voyez couvert de haillons; après l’avoir honoré dans l’église par des vêtements de soie, ne le laissez pas dehors souffrir du froid et dans le dénuement…Encore une fois, il faut à Dieu non des calices d’or, mais des âmes d’or…Qu’importe que la table du Christ étincelle de coupes d’or, si lui-même meurt de faim? Soulagez d’abord ses besoins; puis, avec ce qui vous restera, enrichissez à votre aise sa table. Eh quoi! Vous lui offrez un calice d’or, et vous lui refusez un verre d’eau fraîche? En conséquence, tout en décorant la maison de Dieu, ne méprisez pas votre frère indigent. Aussi bien, le temple de ce frère est-il plus précieux que celui de Dieu ».

3. Fraternité : Pour mieux comprendre le récit de Marc que nous avons aujourd’hui, il nous faut le situer dans son évangile. Le chapitre 7 de saint Marc nous a fait passer sur l’autre rive du lac de Galilée, c’est-à-dire en territoire païen. Donc, l’annonce de la Bonne Nouvelle n’est pas réservée à un peuple en particulier; le Christ veut l’étendre à toute l’humanité. Il y a 3 parties dans ce chapitre : la 1ère partie que nous avions dimanche passé concernait les règles de puretés rituelles que les Juifs devenus chrétiens voulaient imposer aux païens convertis.

La 2è partie concerne une femme païenne syro-phénicienne qui demande au Christ d’intervenir pour sa fille possédée d’un esprit impur. La parole de Jésus à son endroit est très dure : « Jésus lui dit : Laisse d’abord les enfants se rassasier, car ce n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux petits chiens » (Mc 7,27). Cette femme dont la foi est très grande lui réplique : « C’est vrai, Seigneur, mais les petits chiens, sous la table, mangent des miettes des enfants » (Mc 7,28). Il n’en fallait pas plus pour la guérir…

En écrivant ces textes, saint Marc veut montrer que ça n’a pas été facile pour l’Église des premiers chrétiens de passer du monde juif au monde païen. Il y avait des réticences de la part des judéo-chrétiens qui ont voulu imposer leurs règles de puretés alimentaires aux nouveaux convertis qu’ils considéraient comme des chiens, des gens moins que rien. Et la 3è partie du chapitre 7, l’évangile d’aujourd’hui, nous montre aussi la difficulté de faire entrer dans l’Église du 1er siècle un païen, sourd à la Parole de Dieu et muet ou plutôt bègue, c’est-à-dire incapable de la proclamer correctement. Cette guérison n’est pas à comprendre sur le plan physiologique, mais plutôt sur le plan spirituel. On y retrouve 5 parties :

1) La médiation : Pour devenir croyant, on a besoin des autres. Ce sont les autres qui amènent à Jésus le sourd-muet pour qu’il puisse se faire imposer les mains : « On lui amène un sourd-muet, et on le prie de poser la main sur lui » (Mc 7,32).

2) La rencontre : Ce sont les autres qui amènent à Jésus le païen, mais la rencontre du Christ se fait en privé, seul à seul : « Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule » (Mc 7,33a).

3) La re-création : Jésus touche le sourd-muet : « Il lui mit les doigts dans les oreilles, et, prenant de la salive, lui toucha la langue » (Mc 7,33b). Il s’agit de recréer, de refaire, de permettre la communication.

4) L’ouverture : Par une parole araméenne : « Effata! » « Ouvre-toi », Jésus rétablit la communication de l’homme avec Dieu et de l’homme avec les autres. Le prêtre français Léon Paillot écrit : « Jésus ne dit pas à ce pauvre homme : entends, ni parle. Il lui dit : ouvre-toi! Dire ouvre-toi à un sourd, c’est en principe ne rien lui dire, puisqu’il n’entend pas. Mais le Christ, Parole créatrice va franchir un mur. Avec des gestes bizarres, et même choquants. Pourquoi les doigts dans les oreilles et de la salive sur la langue? Sans doute pour nous faire comprendre que Dieu, en son Fils, vient physiquement au contact de notre mal. Ouvre-toi, dit-il, comme pour mettre en évidence la fermeture, la prison dans laquelle l’homme est enfermé. Et par sa propre salive sur la langue de ce païen, Jésus ne met-il pas en lui sa propre Parole avec mission, pour lui, d’aller à son tour la transmettre au monde? C’est ainsi que le Christ ouvre la route et rétablit la communication intégrale, de l’homme avec son Dieu, et de tout homme avec tous les hommes ».

5) La mission : Une fois la communication rétablie, l’homme peut entendre la Parole et la proclamer : « Ses oreilles s’ouvrirent; aussitôt sa langue se délia, et il parlait correctement » (Mc 7,35), et intégrer la communauté chrétienne, avec laquelle il devient missionnaire et un frère : « Alors Jésus leur recommanda de n’en rien dire à personne; mais plus il le leur recommandait, plus ils le proclamaient » (Mc 7,36).

En terminant, nous sommes invités aujourd’hui à réaliser qui nous sommes vraiment. Ce n’est pas seulement parce que nous avons été baptisés-confirmés que nous sommes des disciples du Christ. Il se peut que nous soyons devenus sourd-muet dans l’Église, en refusant d’entendre une Parole neuve de Dieu et de la proclamer aux hommes et aux femmes de notre temps. Et pourtant, il en va de la mission chrétienne de l’Église d’aujourd’hui. L’exégète Hyacinthe Vulliez ajoute : « L’évangéliste écrit qu’avant de guérir ce sourd-muet, Jésus leva les yeux au ciel et soupira. J’imagine que ce fut un long soupir car il est si difficile d’ouvrir des oreilles pour qu’elles entendent vraiment, de donner l’usage de la parole pour un parler vrai ».

Bonne réflexion!

Bonne Homélie!

Raymond Gravel ptre

Diocèse de Joliette